1939-1945

Béthincourt : juin-juillet 1944

30/09/2015

Petit village meusien situé à 20 km de Verdun. La commune ,déjà fortement éprouvée lors de la 1ère guerre mondiale puisque entièrement détruite, s ‘est retrouvée face aux épreuves de la seconde guerre mondiale entre juin et juillet 1944.

Le 6 juin 1944, les Alliés débarquent en Normandie. Le Colonel GRANDVAL, chef de la Région C, à la recherche d’un lieu paisible,  est amené à Béthincourt pour y installer son Poste de Commandement. Tout le village (entre 60 et 70 habitants) se retrouve impliqué dans le combat mené par la résistance, apportant tacitement son aide, malgré les risques et dangers encourus.

Le Colonel ainsi que les Services de son Etat-Major sont logés chez plusieurs habitants de la commune qui vont également abriter les postes de radio transmissions permettant la liaison avec Londres.

C’est de ce Poste de Commandement, qui reste en place jusqu’au 13 juillet 1944, que le Colonel GRANDVAL coordonne l’action des FFI de toute la Région C.

Le 15 juillet, deux jours après le départ providentiel de GRANDVAL et de son Etat-Major, le chauffeur allemand d’une camionnette, utilisée pour les battues administratives de destruction des sangliers, est tué à proximité du village par les membres d’un petit maquis F.T.P. La Gestapo a enquêté et convoqué le maire, Auguste MERLAND, soupçonné de « terrorisme » à Verdun.

Dans la nuit du 20 au 21 juillet 1944, les troupes allemandes  (entre 100 et 200 soldats de la Wehrmacht) cernent BETHINCOURT. Une vingtaine de maquisards qui se trouvent dans ou à proximité du village réussissent à rejoindre les bois alentours pour s’y cacher. Tous les habitants sont délogés et rassemblés sur la place de la Mairie. Les fouilles et recherches entreprises restent vaines. Interrogatoires et sévices  restent également sans résultat, aucun renseignement n’est donné par les habitants sur l’activité clandestine dont ils ont pourtant été témoins. Les hommes encore présents et les femmes dont les maris manquent à l’appel sont emmenés dans les prisons de Verdun et de Nancy, où ils seront à nouveau interrogés, certains même torturés, par la Gestapo.

Le soir même deux résistants, René LARDIER , dit « Louvre », agent de liaison du Colonel GRANDVAL, et Cécile GOBET, sa secrétaire, tombent sous le feu des Allemands alors qu’iIs reviennent chercher  des effets personnels. Une stèle en leur honneur a été érigée à l’entrée du village.

Le village restera occupé pendant toute une semaine. Coupés du reste du territoire, sous couvre-feu, les habitants restent sans nouvelles de ceux qui ont été arrêtés. Les fermes MERLAND seront  incendiées en représailles. D’autres arrestations auront lieu parmi les habitants. Ainsi que  celle de Jacqueline AUBREE dite « Michèle », une résistante, qui,  chargée d’un message devait traverser Béthincourt.  Elle sera arrêtée puis déportée.

Les habitants de Béthincourt incarcérés reviendront tous, les derniers, quelques jours après le 31 aôut 1944.